Au cours de la séance suivante du 11 août 1835, Wallart ajoute, après adoption du compte administratif un "compte moral" afin de clarifier la situation et de déterminer s'il convient d'adopter un nouveau système ou si on doit persister dans celui qui a été reconnu jusqu'alors.
Il rappelle qu'il a pris les rênes de l'administration en septembre 1830. Cette année-là, ajoute-t-il, les budget ordinaire et extraordinaire s'élevaient à 19 210 francs, somme qui n'a pas été dépassée par les budgets ultérieurs. Donc, dit-il, le reproche d'exagération est infondé surtout si on considère les circonstances dans lesquelles on s'est trouvé au cours des cinq dernières années: création de la Garde Nationale en 1830 et 1831, choléra de 1832, route d'Abbeville en 1833, école secondaire en 1834, salle d'asile en 1835 (on reviendra plus en détail, ultérieurement sur ces différents aspects de la gestion de Wallart). Il a été entendu, pense-t-il, quand il a fait appel au "patriotisme et à la philanthropie des bons citoyens". Il a d'ailleurs commencé par donner l'exemple de sacrifices personnels: élever la Garde Nationale au rang qu'elle doit conserver dans l'arrondissement; improviser un hôpital pour les cholériques et construire une lieue de grande route qui assure nos communications avec Abbeville et procurer du travail aux indigents. Il a pu doter la commune d'une salle d'asile de l'enfance malgré le refus de plusieurs des notables de la commune; il a procédé à l'amélioration des rues, des chemins, des communaux. On lui a reproché des travaux faits sur les territoires des communes voisines. Il admet cette critique tout en faisant remarquer que le but était d'occuper un très grand nombre d'ouvriers. D'ailleurs, le conseil municipal lui avait donné un accord de principe, ce qu'il appelle "un bill d'indemnités", ces travaux ayant d'ailleurs été approuvés a posteriori par le conseil municipal.
Régis Renoncourt.
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